Le Maroc connaît une dynamique touristique exceptionnelle. En 2023, plus de 14,5 millions de visiteurs internationaux ont été enregistrés, confirmant une reprise post-Covid bien plus rapide que la moyenne mondiale. Ce rebond témoigne non seulement de la résilience du secteur, mais également de l’attrait croissant du royaume sur la scène touristique internationale. Porté par la stratégie nationale "Vision 2030", qui prévoit des investissements massifs dans les infrastructures, les transports et la promotion internationale, le pays s’affirme comme une destination majeure à l’échelle mondiale.
Parmi les segments les plus porteurs, l’hébergement de charme tire nettement son épingle du jeu. Les riads, maisons traditionnelles marocaines nichées au cœur des médinas historiques, suscitent un engouement particulier, notamment auprès des voyageurs européens, nord-américains et de plus en plus du Golfe. Ces clientèles, à fort pouvoir d’achat, recherchent aujourd’hui des expériences personnalisées et authentiques, loin des établissements hôteliers standardisés. Le tourisme de masse recule au profit d’un tourisme expérientiel, haut de gamme et responsable, mettant en valeur la culture locale et l’interaction humaine.
Les riads bien situés, notamment dans les médinas classées au patrimoine mondial de l’UNESCO comme celles de Marrakech ou de Fès, bénéficient d’un fort pouvoir d’attraction. Leur caractère intimiste, leur cachet architectural et leur immersion culturelle offrent un positionnement unique sur le marché. Les taux d’occupation peuvent atteindre 70 % à 80 % en haute saison, avec des prix moyens variant de 150 à 500 € par nuit pour les chambres supérieures ou les suites. Cette performance est renforcée par l’essor des plateformes de réservation internationales (Airbnb Luxe, Booking Preferred, Mr & Mrs Smith, etc.) et la multiplication des circuits spécialisés.
Par ailleurs, la valeur ajoutée culturelle devient un critère décisif dans le choix d’un hébergement. Les voyageurs ne veulent plus uniquement dormir, mais vivre une expérience : ateliers de cuisine, initiation à l’artisanat local, découvertes thématiques accompagnées par des experts ou des guides spécialisés. Un projet qui combine hébergement haut de gamme et activités culturelles immersives dispose ainsi d’un net avantage concurrentiel dans un secteur encore peu structuré sur cette approche holistique.
Sur le plan concurrentiel, l’offre premium dans les médinas reste relativement restreinte et souvent vieillissante ou peu professionnalisée. Cela crée un effet de rareté favorable pour les nouveaux entrants capables de proposer un produit différencié, à la fois moderne dans la gestion et fidèle aux codes culturels marocains. L’absence d’une offre standardisée dans ce segment laisse une fenêtre stratégique ouverte pour des projets innovants, portés par une vision claire et une exécution soignée.
Enfin, la digitalisation du secteur hôtelier marocain ouvre des opportunités de visibilité mondiale pour les projets qualitatifs. Grâce à des partenariats avec des tours opérateurs de niche, des agences de voyages haut de gamme et des plateformes digitales spécialisées, les riads peuvent accéder à des marchés très ciblés tout en maîtrisant leurs coûts de distribution. La montée en puissance des réseaux sociaux, du marketing d’influence et des plateformes de storytelling visuel (Instagram, YouTube, etc.) permet également de construire une image de marque forte et émotionnelle, en phase avec les nouvelles habitudes de consommation touristique.